L' Architecture

VIERGE A L ENFANT ROMANE NOTRE DAME D ESPERANCE MARQUIXANES

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Concernant la vierge romane ( gothique sûrement ) de Marquixanes , elle est détenue par un particulier.

VIERGE A L ENFANT DE MARQUIXANES

Jean-Bernard MATHON
responsable du centre de conservation et de restauration du patrimoine
Conseil Général des Pyrénées-Orientales
nous rappelle la clôture de l’exposition « Romanes et gothiques : Vierges à l’Enfant restaurées des Pyrénées-Orientales » ce 16 décembre 2011 à PERPIGNAN.

La couverture de ce livre est illustrée par la vierge de Serdinya du début du 14ème siècle.

Je viens de finir la lecture du livre sur les vierges à l’enfant restaurées, édité à l’occasion de cette exposition, ce livre est passionnant et très riche en documentation : j’encourage les personnes désirant étendre leur connaissance dans ce domaine d’acquérir ce livre (30€).

Concernant la vierge romane ( gothique sûrement ) de Marquixanes , elle est détenue par un particulier.

Les cahiers de Saint Michel de Cuxa 1984 ( cahier n° 15, ADPO 1621 PER 2 )
on peut lire:
–La vierge de Marquixanes est de tradition romane. Elle est en très mauvais état de conservation et sa polychromie primitive est cachée par une épaisse couche de peinture ; elle mériterait une restauration. Comme beaucoup de ses sœurs de la même époque, elle est assise sur un coffre démuni de dossier. Elle semble tenir de la main droite un fruit; L’enfant assis sur le bras gauche de la Mère lève la main droite pour bénir. La main gauche amputée tenait sans doute le livre des Ecritures. Elle parait remonter au 14ème siècle. La statue mesure 0,50m de haut, tandis que l’enfant mesure 0,23m de hauteur( fig 20).

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Cette vierge à l’enfant , dont l’état est très dégradé, se trouvait dans une niche d’une maison de la rue Notre Dame. Son exposition en plein air est probablement la cause principale de cette dégradation.

Nous ne connaissons pas l’histoire de cette statue ; mais quelques pistes méritent d’être documentées :

– dans les références d’église, cette statuette était appelée NOTRE DAME D’ESPERANCE

– le nom de rue Notre Dame provient de sa présence dans cette rue, la vierge y était vénérée au moment où cette rue a été baptisée, (les convois funéraires, avant le changement de corbillard, passaient par cette rue et s’arrêtaient devant la vierge, pour des questions de largeur de voie un petit arrêt est parfois marqué aujourd’hui dans le virage du carrer del Sabi à l’intersection de la rue Notre Dame)

– Ce coté de la rue Notre Dame a été construit au XVII ème, la forme « majorquine » des maisons l’atteste. D’où provient cette vierge dont la datation proposée – XIVème siècle – est antérieure à ce siécle. Pouvait elle provenir de l’église primitive puisque l’église actuelle est elle aussi construite au cours de ce XVII ème ?

– Nous savons que la période post-révolution de 1789 n’a pas été favorable à tout le mobilier religieux. Elle ne pouvait pas être exposée dans cette niche à cette époque.

Nous pouvons émettre le vœu de revoir cette vierge à l’enfant restaurée et exposée dans cette niche rue Notre Dame réaménagée.

ORIGINE DES VIERGES A L’ENFANT

Le culte de marie commence en orient après l’édit de tolérance du christianisme par Constantin en 313. Les premières fresques de la Mère de Dieu apparaissent et avec elles les premières représentations de la vierge à l’enfant. Nous sommes dans les V et VIème siècles.

D’après le guide d’art gothique MNAC Barcelone * :
Au moment où réapparait l’Annonciation, un thème affirmant avec insistance le dogme, déjà existant à Sainte- Marie- Majeure et dans les catacombes, s’implante aussi le modèle iconographique de Marie en majesté. La vierge avec l’enfant sur les genoux, est alors représentée en majesté sur un trône aux montants en forme de tours, rembourré et richement décoré, incrusté de pierres précieuses, lui-même placé sur une estrade. Voici le type qui préfigure la Vierge à l’enfant romane.

Le culte de la Vierge connut sous Charlemagne une expansion considérable par la grande dévotion de l’Empereur.

La diffusion de ces statues en trois dimensions, objet de dévotion se prépare à partir d’Aix La Chapelle. Avec Clermont Ferrand, ces villes deviennent des centres références pour ces représentations de la Vierge à L’enfant en Occident.

La dévotion à Marie et la production de symboles sacrés prennent un essor plus important au XIème siècle, lorsque qu’il est proclamé que les illettrés devaient contempler dans les images les vérités de la foi*.Du XI au XIIIème siècle, chaque église, chaque chapelle possèdera une image sculptée de la vierge à l’enfant.

Romanes ou gothiques ?

Jean Bernard Mathon dans ce livre indique :
Un des enjeux de ce projet était de répondre à cette question. Pendant longtemps, les historiens ont qualifié de « tradition romane »toutes ces vierges en majesté, assises, dont l’examen et l’étude nous montrent que, pour une large part, elles sont tout ce qu’il y a de plus gothique.

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