Les Traditions

LE CONSEIL DE FABRIQUE A MARQUIXANES DE 1829 A 1906

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Le décret du 30 décembre 1809 organise le fonctionnement des fabriques dans chaque paroisse. Elles deviennent alors des établissements publics du culte, et ce jusqu’en 1905.

LE CONSEIL DE FABRIQUE A MARQUIXANES DE 1829 A 1906

AVRIL 1829 MISE EN PLACE DU CONSEIL DE FABRIQUE A MARQUIXANES

A Marquixanes, il a fallu attendre le 16 janvier1829*, date à laquelle L’Evêque de Perpignan Jean François de SAUNHAC-BELCASTEL constatant qu’il n’existe pas de Fabrique légalement établie, la nomination par l’Évêché de trois personnes membres du Conseil de Fabrique : Michel UZARD, Pierre FABRE, Jean SERRANIE.
A la suite, la Sous Préfecture nomme le 18 mars 1829 Joseph MAS CALMEILLES et François MAS ILLES.
Le 20 AVRIL 1829 se tient la première réunion du Conseil de Fabrique au cours de laquelle sont nommés :
– Président : Joseph MAS CALMEILLES
– Secrétaire : François MAS ILLES
– Trésorier : Jean SERRANIE
– Bureau des marguillers : Michel UZARD, Pierre FABRE, Jean SERRANIE
En présence de Vilar curé, Joseph MAS MALER Maire

RECETTES DE LA FABRIQUE :

Dès les premiers mois de fonctionnement, nous apprenons qu’une source de financement sont les montants rassemblés par les quêteuses des chapelles du Rosaire et du Christ, par la quête du vin, les sommes de 40 à 100 F par quête sont enregistrées chaque année au mois de janvier.
Un financement bien plus important, 450 F en moyenne proviennent du vin vendu dans le village, comptabilisé en « nombre de charges à 9 F chacune » et de l’utilisation d’un pressoir comptabilisée en « nombre de pressées » dont le coût unitaire n’apparait jamais. Par contre, avec les retards réguliers de paiement sur 3 à 4 ans on peut estimer entre 600 et 1000 pressées par an l’utilisation du pressoir. Une indication en 1834 permet néanmoins d’avancer un coût unitaire de 0,40 F.

(Au moment de la construction du presbytère actuel, on apprend que le cellier « sainte Eulalie » détruit pour l’occasion appartenait à La fabrique –VOIR PRESBYTERE– )

Les autres sources de financement sont des locations de grenier à foin dit « la Préso » pour 20F à Maurice Fous, de la cave Sainte Eulalie 9F à Joseph Uzard, de la cave « d’en carlin » pour 15F à Myr, de la prison à joseph Roux, michel Uzard pour 17 F,.

A compter de 1858, date à laquelle le Conseil de Fabrique met l’emplacement de la cave Sainte Eulalie à disposition de la municipalité afin de construire le nouveau presbytère, nous constatons une modification des natures de recettes. –VOIR PRESBYTERE– . En effet, la location des chaises de l’église (2,5 F /an la chaise), les diverses quêtes deviennent les seules préoccupations lisibles dans les comptes rendus du conseil de fabrique. Ce désintérêt est manifeste à partir de 1898 jusqu’à la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905 par l’absence totale de détails dans les réunions de la fabrique.
Remarque : la fin du financement de la fabrique par le vin est juste antérieur à la crise du phylloxéra qui s’est déclarée vers 1880 dans le Conflent, provoquant la disparition totale des vignes cultivées en terrasse.

DEPENSES DE LA FABRIQUE :

Les dépenses classiques mentionnées sont les dépenses liées à la consommation courante, de cordes, de petits matériels, de petites réparations de serrurerie, de menuiserie, de l’entretien du pressoir etc.…. pour des montants unitaires assez faibles mais un nombre important de lignes comptables.

Le poste des salaires attribués aux pressureurs est plus conséquent avec 120 F par an et les salaires versés pour des fonctions rétribuées : sonneur, suisse, balayeur, brassiers.

Les dépenses de cire pour les cierges sont élevées 100 à 200 F/an ; ainsi que les étoffes pour chasubles ou vêtements liturgiques pour les mêmes montants 100 à 200 F/an.

Vers la fin du siècle ce sont de grosses dépenses liées aux constructions : presbytère,chapelle Saint Pons, –voir ICI–
réfection du sol cimenté de la nef, –voir ICI–

croix monumentale en souvenir de la mission (à coté du nouveau cimetière) qui ont bénéficié de la majorité des recettes.

FIN DE MISSION DE LA FABRIQUE APRES 77 ANS DE SERVICE

Une dernière réunion du conseil de l’Eglise se réunit le 2/12/1906 pour :
– d’une part constater que la caisse ne comportait ni boni ni déficit
– d’autre part pour rappeler à M Bailbé (M Bailbé joseph trésorier ?) qu’il lui incombe désormais de payer la patente du pressoir acheté par lui en 1904 (est ce le pressoir qui est encore en 2014 vers la porte d’entrée de la salle des fête?)
– et enfin « pour obéir aux ordres de Monseigneur de Carrolade du Pont Evêque de Perpignan etpour ne pas être complice en quoi que ce soit de la loi spoliatrice de la séparation de l’Eglise et de l’Etat ont donné la démission des membres du conseil et de membre du bureau ».
Les derniers titulaires de cette charge ont été : MM SOLERA François, BAILBE Joseph, TAIX Jean, FABRE Jacques, GARDIOLLE Pierre, VIDAL François.

* Le conseil de fabrique lu sur Wikipédia
Le décret du 2 novembre 1789, met les biens ecclésiastiques à la disposition de la Nation. Le décret du 20 avril 1790 qui confie l’administration des biens mis à la disposition de la nation aux administrations de département ou de district, précise que, par dérogation, les fabriques demeurent administrées comme antérieurement (par les conseils de fabrique). Peu après, le décret de brumaire an III (1793) déclare propriété nationale tous les actifs des fabriques

Le Concordat, signé par le Pape et le premier Consul, et rétablissant le culte en France, fut reconnu loi d’État, le 8 avril 1802. Le même jour paraissaient des articles organiques. L’article 76 portait « qu’il sera établi des Fabriques, pour veiller à l’entretien et à la conservation des temples, à l’administration des aumônes ». Le décret du 7 thermidor an XI (26 juillet 1803) décide de « rendre à leur destination les biens des Fabriques non aliénés ».

Le décret du 30 décembre 1809 organise le fonctionnement des fabriques dans chaque paroisse. Elles deviennent alors des établissements publics du culte, et ce jusqu’en 1905.

Dans les trois départements de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin les fabriques subsistent comme établissements publics.

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