FORTIFICATIONS DE MARQUIXANES VILLAGE MEDIEVAL
Les FORTIFICATIONS DE MARQUIXANES VILLAGE MEDIEVAL datent des XI et XIIème siècle pour les plus anciennes autour de l’église et des XIII et XIVème siècles pour la deuxième zone de ses fortifications
Marquixanes, village médiéval est situé à 5 km de Prades dans les Pyrénées orientales. La partie ancienne du vieux village occupe le sommet de la crête dominant la vallée de la Têt depuis la présence des romains. Le village s’est formé, au cours du XIème siècle, autour d’une église primitive sous la forme d’une cellera , par exemple les paysans se mirent à construire ces celliers afin de mettre leurs récoltes à l’abri des rapines des seigneurs. Rapidement cet espace se fortifia, attira autour de lui les maisons en cercles concentriques : le village naissait.
Nous avons étudié ces fortifications et cumulé de nombreuses informations : nous vous proposons d’accéder à différentes pages selon les liens suivants :
RANGS 1 ET 2
étude réalisée en 2014 ETUDE 2014
RANGS 3 ET 4
étude réalisée en 2017 ETUDE 2017
étude réalisée en 2018 – 2019 rangs 3 et 4 premières pages
FORTIFICATIONS DE MARQUIXANES VILLAGE MEDIEVAL : 1ère zone de fortifications
Autour de l’église un ensemble de deux rangs de fortifications chemisés sur la moitié de leurs périmètres ont été construits pour le premier autour de 1070 (date d’apparition des premières fortifications autour des cellera selon Aymat Catafau) et pour le second, encore appelé aujourd’hui le fort, date du XIIème siècle et permet par une porte dite à bretèche, d’entrer dans la cellera. Tous ces vestiges millénaires subsistent aujourd’hui et font l’objet de toute notre attention.
D’ailleurs, si vous avez l’occasion de traverser ce village par la RN 116, vous apercevrez- coté village – un mur haut en galets ronds de la TET disposés en arête de poisson, c’est le deuxième rang de fortifications daté de 1172 dont l’état de conservation est remarquable.
Selon les hypothèses d’une première étape de croissance du village, autour d’une église primitive implantée sur un piton rocheux, plusieurs celliers auraient été construits, après l’an 1000, sur une zone d’inhumation large de 30 pas entourant l’église. voir A CATAFAU DEFINITION D’UNE CELLERE
Cette protection sacrée de la cellere a pu durer quelques décennies. Un siècle plus tard de nouvelles exigences s’imposent pour une deuxième étape.
replaçons les fortifications de ce village dans l’histoire
Gérard II laisse par testament le Comté du Roussillon à la maison de Barcelone en 1172 .Le Comte de Barcelone Alfonse I étant également roi d’Aragon agrandit donc son influence sur le Roussillon à la même date. Cependant, à l’image des pratiques féodales de LOUIS VII autour du domaine royal –en France – c’est naturellement que Perpignan rend hommage à son seigneur le Comte de Barcelone Alfonse Ier .Cette règle féodale lui fournit la garantie d’extraire le Roussillon aux visées expansionnistes du Comte de Toulouse vers la Provence.
L’Eglise s’est adaptée aux mouvements urbains et ne négligent pas les richesses. L’abbé de Saint Martin du Canigou, possède au moins un grand cellier dans la cellere de Marquixanes. Par contre se développe au nord du royaume un mouvement religieux opposé : les cathares.
L’expansion économique – le commerce des draps est en augmentation au détriment des draps de Flandre – et le mouvement général de l’essor des villes au XIIème siècle encouragent l’idée de consolider un village à Marquixanes
Pour toutes ces raisons, nous pouvons comprendre la volonté d’Alfonse Ier d’accorder à l’abbé du Canigou la construction de fortifications à Marquixanes en 1172. C’est une étape importante de la constitution du village. En décidant de fortifier, à la même date, Salses et Millas, il établit une ligne de défense avec le Nord. Il créera d’ailleurs Puigcerda en 1178.
Cette première enceinte est construite en galets réguliers en provenance de la TET, avec une particularité d’être assemblés en arêtes de poisson ou en épis. Cette technique connue des romains permet de rigidifier le mur dans son sens longitudinal.
Au dessus de ce premier rang pour assurer la surveillance, a été construit un chemin de ronde. il est visible à l’arrière de la bretèche et chez certains particuliers
La construction du chemin de ronde est ici très visible par montage en décalés successifs des pierres jusqu’à atteindre 60-70 cm de largeur( certainement sans rembardes ! )
FORTIFICATIONS DE MARQUIXANES VILLAGE MEDIEVAL : 2ème zone de fortifications
Troisième RANG DES FORTIFICATIONS 1245
Le troisième rang des fortifications est altéré par une histoire plus chahutée. Il a été construit en 1245, puis détruit en 1347 et reconstruit 4 ans après.
DE 1172 à 1245
C’est une période de forte croissance jusqu’à la fin du XIIème siècle, l’accroissement de la population des villes et la croissance de la consommation engendrent quelques poussées inflationnistes. Le loyer de la terre peut doubler durant cette période. L’expansion de notre village s’établit donc sur deux cercles concentriques autour du premier rang des fortifications pendant cette période qui peut aller jusqu’au XIVème avec un habitat très dense.
Philippe Auguste (1179-1223) pourtant très préoccupé par les Plantagenets, engage la « croisade des Albigeois » contre l’hérésie cathare, cathares ouvertement soutenus par le Comte de Toulouse.
Les croisés sont conduits par Simon de Monfort et les luttes ont été sanglantes notamment à Béziers en 1209.
Pierre II roi d’Aragon défend son royaume au sud contre les musulmans mais va tout de même défendre son vassal le Comte de Toulouse contre ces croisés. Battu à Muret près de Toulouse en 1213, le Comte de Toulouse passe alors à Simon de Monfort. La fin de ce conflit met un terme aux ambitions du royaume d’Aragon sur la partie méridionale de la France.
Le Midi est encore loin d’être pacifié pour autant.
Par le traité de Corbeil en 1258 Jaume 1er roi d’Aragon et Louis IX (Saint Louis) s’accordent sur un échange de terres abandonnant à l’Aragon, le Roussillon et la Catalogne. La frontière avec la France passe au pas de Salses et au sud des Fenouillèdes.
C’est dans cette période incertaine que Jaume 1er
–voir L’EXPOSITION DE JAUME 1er–
accorde en 1245 un nouveau privilège à Marquixanes de pouvoir construire de nouvelles fortifications. Vinça et Casefabre peuvent à la même date construire les leurs. Après le traité de Corbeil dont les négociations ont duré 3 ans, une nouvelle protection de la frontière Nord de l’Aragon était en place.
De 1276 à 1344 Royaume de Majorque
Les catalans partent au sud et en méditerranée : Sicile, Djerba, Tunisie, Grèce, Gênes…
En France, les derniers Capétiens (les rois maudits), installation des papes à Avignon et début de la guerre de 100 ans
Troisième RANG DES FORTIFICATIONS reconstruit 1347 ET 1351
Pierre IV Roi d’Aragon en 1344
Après une lutte fratricide pour des problèmes de fausses monnaies, Pierre IV d’Aragon défait la flotte du dernier roi de Majorque Jacques III et rentre dans Perpignan le 16/7/1344.
Pierre IV sera cruel avec les villes qui ne l’ont pas soutenu dans cette lutte comme Elne Vinça Prades et Marquixanes.
Imposées lourdement, elles devront de plus détruire leurs fortifications, en 1347 pour celles Marquixanes.
1348 : très grande épidémie en Europe « la peste noire «
En 1351, il autorise à nouveau la reconstruction des fortifications de Marquixanes. Tous les travaux sont évidemment financés par les habitants et la qualité des murs est plus négligée que celle du premier rang. L’arrangement des pierres n’est pas ordonné, la rapidité a prévalu sur la qualité des alignements. Dans le mur le long de la rue des remparts apparait une grosse pierre ronde percée en son centre. Est-ce une meule ou une ébauche de meule ? A l’intérieur des fortifications il était envisagé de pouvoir tenir un siège d’où la présence de cette pierre récupérée.
Le tracé de ce deuxième rang de fortifications est visible par endroits principalement vers deux portes, l’une à l’ouest l’autre à l’est.
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