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HISTOIRE DES CANAUX D IRRIGATION MARQUIXANES

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HISTOIRE DES CANAUX D IRRIGATION MARQUIXANES

Avant les Maures qui ont occupés le Roussillon pendant un demi-siècle environ, les canaux avaient été créés par les romains pour favoriser la fertilisation du sol par irrigation

CANAUX D’IRRIGATION :

Environ 300 associations syndicales gèrent des périmètres dont les plus anciennes infrastructures au moyen âge et même à l’antiquité pour certaines d’entre elles.
Avant les Maures qui ont occupés le Roussillon pendant un demi-siècle environ, les canaux avaient été créés par les romains pour favoriser la fertilisation du sol par irrigation.

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Prades a connu un embryon de structure d’arrosage dès 1206. L’intérêt de la région réside dans l’ancienneté de ses réseaux d’irrigation dont les travaux considérables ont été entrepris vers l’an 1100.

Les textes des premiers règlements rappellent que l’eau est un bien public pour l’autorité qui la concède, l’eau est un bien commun pour les habitants des villages.

Ils sont aussi consacrés à l’instauration de règles communes assorties de sanctions exprimées en équivalant de journées de travail : l’usage impose une solidarité entre les hommes pour faire le travail de réparation du canal.
Le règlement prône l’application de la sage mesure d’une répartition réglementée de ces eaux : la source est abondante mais les habitants n’en jouissent que pendant des espaces de temps déterminés.

La hauteur d’eau moyenne dans les canaux du Roussillon est de 50 cm. L’unité de mesure du volume de l’eau qui est encore utilisée est la Meule : soit la quantité d’eau nécessaire pour faire mouvoir la roue d’un moulin.

Il semble que dès cette époque les communautés de Haute montagne n’interfèrent pas dans l’eau disponible pour les canaux du Conflent.
Les canaux d’irrigation d’une certaine étendue tels que ceux de Cuxa, Finestret, Prades, Mosset et Marquixanes n’ont été construits qu’après le XIIème siècle.

Sous louis XVI, après plusieurs siècles d’isolement entre communautés d’irrigations amenant notamment une forte rivalité entre les habitants de Prades et les 2 villages d’aval Eus et Marquixanes, il faut trouver un accord général des répartitions pour chaque communauté. C’est un arrêté du conseil en 1780 qui garantit un certain équilibre entre tous les acteurs.

Cette époque voit la mise en place de réseaux très denses de canaux d’irrigation et l’extension des moulins dans pratiquement toute l’aire catalane en montagne et en plaine.

En mars 1815 est publié un arrêté du conseil d’état avec un règlement de 18 articles. Tout le terroir est décrit selon les divisions « regadoures » et chaque parcelle est inscrite avec le temps d’arrosage hebdomadaire, éventuellement le double arrosage pour les jardins :  et l’horaire précis attribué les années paires et les années impaires ; les tenanciers ayant souhaité alterner l’arrosage de nuit et de jour.

Fin XIXème siècle, à Prades, les conflits se poursuivent et se déplacent. L’administration hydraulique commence alors à planifier les lois usages de l’eau. Les syndicats rejettent un plan qui définit des débits variables dans la semaine afin de servir les industriels et qui limite ainsi les dotations de l’agriculture.
TASTU, ingénieur des services hydrauliques a fait l’inventaire des canaux dans les PO, mesuré les débits des principaux ouvrages et dressé un plan pour la construction de nouveaux grands canaux.
L’un des projets est d’ailleurs le canal de BOHER, décidé avant 1870, sous Napoléon III à la suite des plans de J. Tastu. Il a été édifié à coups de crédits publics répétés sous la IIIe République. Sa mise en service fut difficile et sa gestion ne fut pas confiée à une association syndicale autorisée regroupant les irrigants mais à un syndicat intercommunal.

En conclusion, la question de l’eau révèle certaines fractures sociales notamment entre les habitants tenanciers et ceux qui ne disposent pas des eaux dans la plaine irrigable elle-même et sur les coteaux. Il n’en demeure pas moins vrai que la permanence des réseaux d’irrigation sur une période aussi longue constitue une énigme, l’aire catalane ayant été soumise à toutes sortes de vicissitudes politiques, d’évènements climatiques désastreux et de tensions locales très vives entre communes au sein des communautés.

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