LE TROISIÈME RANG DES FORTIFICATIONS

Marquixanes a maintes fois été fortifié afin de protéger ses habitants ;  de nombreux vestiges sont lisibles dans la pierre. Il existe deux sources  documentaires concernant les fortifications de 1172 et 1245 mais il s’avère désormais que trois rangs de fortifications bien distincts ont ceinturé le village. Si nous nous accordons, comme il semble être le cas, que les magnifiques murs de la face Nord visibles de la RN116 construits en galets réguliers en provenance de la TET, avec une particularité d’être assemblés en arêtes de poisson  sont bien ceux de 1172, il nous fallait avancer sur la recherche et la connaissance de celui de 1245. LE TROISIÈME RANG DES FORTIFICATIONS a été détruit en 1347 puis reconstruit en 1351 , tout cela selon la volonté de Pierre IV nouveau maître du Roussillon après les défaites du dernier roi de Majorque

C’était le sujet de stage que l’association La Cellere de Marquixanes a proposé à Sophie Ruiz et Léa Tagliaferro en juillet 2017, élèves en 4^ème année de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier, en partenariat avec Manuel Branco architecte à Prades.

Leurs nouvelles découvertes, après celles de 2014 lors d’un précédent stage, s’inscrivent désormais dans une accélération de la connaissance historique de notre ville au moyen âge.

LE TROISIÈME RANG DES FORTIFICATIONS

L’association vous invite à découvrir leurs travaux, exposés à La Poste de Marquixanes. Par ailleurs vous pouvez aussi nous rejoindre  sur facebook : https://www.facebook.com/CellereDeMarquixanes/

 

Seulement deux vestiges de portes subsistent actuellement il fallait donc trouver l’enceinte qui reliait ces deux portes. Sophie Ruiz et Léa Tagliaferro ont donc proposé, après une enquête minutieuse du cadastre, des irrégularités visibles dans les murs existants et l’ouverture de maisons privées (propriétaires que nous remercions une fois encore) , une enceinte en fer à cheval qui se raccorde sur les faces rocheuses Nord, face présentant une protection naturelle .

En effet la succession d’indices permet de suivre une ligne continue : les alignements de murs entre plusieurs propriétaires, une différence de niveau sur plusieurs parcelles. Ces éléments apportent du crédit à cette hypothèse, à défaut de posséder des documents sur ces constructions.

L’autre découverte a été de constater qu’une partie de ce 3^ème périmètre de 1245  autour du cœur historique de Marquixanes est strictement parallèle aux deux branches des canaux d’irrigation encerclant le village ; il y a là donc une datation de nos canaux antérieure à 1245. Le processus  et la chronologie des constructions semblent être similaire à l’Est et à l’Ouest : en premier lieu la canal d’irrigation a été conçu en fonction de la pente d’écoulement des eaux (et non l’inverse )  puis sur un espace libre de constructions entre le cœur du village et le canal où il a été tracé le 3ème rang laissant une distance constante afin d’entretenir le canal (droit de passage existant toujours pour cet usage !)

Découvrez Marquixanes vers 1245

 

Le 3^ème rang : par le traité de Corbeil en 1258 Jaume 1er roi d’Aragon et Louis IX (Saint Louis) s’accordent sur un échange de terres abandonnant à l’Aragon, le Roussillon et la Catalogne ;  Jaume 1er accorde en 1245 un nouveau privilège à Marquixanes, Vinça et Casefabre de pouvoir construire de nouvelles fortifications. Après ce traité de Corbeil dont les négociations ont duré 3 ans, une nouvelle protection de la frontière Nord de l’Aragon était en place.

Les habitations présentes entre le cœur et le long de ce 3ème rang sont donc justes postérieures à 1245. Celles positionnées en aval sont plutôt du XIVème.