MOULIN à FARINE 1779
Le MOULIN à FARINE de 1779 existe encore bien que n’étant plus en service et à la suite du prêt d’un document de 1779 par un particulier de Marquixanes – que nous remercions vivement en 2014 – , il nous est possible de présenter un peu de son histoire . Ce moulin ne fonctionne plus mais des vestiges existent encore et l’essentiel des batiments est utilisé par un particulier
pour se loger actuellement.
Les éléments contenus dans ces sources identifient parfaitement qu’il s’agit bien du moulin rive droite légèrement en aval de Marquixanes (appelé moulin de Mathilde de nos jours )
En photo, la façade de l’ancien moulin derrière laquelle subsistent les deux trains de meules à arbre vertical, à l’arrière le canal d’arrivée de l’eau était divisé en deux afin d’actionner l’une des deux meules.
Il est implanté sur la rive droite de la Têt au carrefour du canal de la rive droite et l’ancien chemin d’Arboussols.
Les vestiges de l’ancien pont restent encore dans le lit de la rivière.Ce chemin vers Arboussols prolongeait directement la rue dite « Le figueral »
(emplacement vers la lettre B du plan)
à la sortie Est de Marquixanes:
voir plan de 1832 ci-après.
L’implantation de ce moulin doit être d’une logique très réaliste comme celle d’avoir profité d’un espace entièrement controlé du captage du canal en zone
Lo Monas jusqu’au chemin d’Arboussols pour assurer les approvisionnements et tout ceci en dégageant une petite chute d’eau de 3 à 4 mètres.
L’autre observation, moins logique, est celle du tracé du chemin contournant le moulin vers la droite pour aller rejoindre…un nouveau pont en amont du moulin car les crues de la Têt avaient dues ravager pont et berges dans l’alignement – logique – du chemin de Marquixanes à Arboussols.
L’autre caractéristique, celle qui identifie formellement ce moulin, est la difficulté que devait franchir ce canal pour permettre à l’eau de cheminer
au travers d’un immense rocher granitique placé au bord de la Têt, appelé encore aujourd’hui « rocher soulière « en francisant son orthographe.
Il fut donc percer à une date très ancienne en forme de triangle et mentionné dans les actes de 1779 de la façon suivante:
12°. Que le fermier d’avec Messieurs Les Consuls sera obligé au devis dressé après le dire des experts d’accomoder pour tout le mois de 7bre le passage dit
d’en Brandoly et Solera au dit ruisseau Lomal pas (le mauvais passage) pour que le public ÿ puissent librement passer
Les aïeux des familles Brandoly et Solera, toujours connues en 2014 et héritiers des terres autour du moulin, ont peut être construits ce moulin ou l’ont exploité, et ont laissé dans la toponymie locale ce nom de solera (soulère) au droit du mauvais passage de ce ruisseau (Lomal pas).
Trois documents sont accessibles en téléchargement aux liens suivants:
A : billet d’enchères
Fait à Prades le 18 MAI 1779 : émission d’un billet d’enchère pour la location du moulin à farine de La comté de Marquixanes allant du24/06/1779 au 24/06/1781 avec certaines obligations : louer un meunier, entretenir la digue, le ruisseau, le passage d’en Brandoly et Solera au dit ruisseau Lomal pas, conditions de perception de son droit de mouture du blé, les paiements à l’abbaye de Saint Martin du Canigou et la cire aux marguilliers de Sainte Eulalie ; chaque contravention valorisée 6h.
Les termes de paiements sont les 24/10, 24/02, 24/06.
B: résultats de l’enchère
Enchères à la chandelle le 25 mai 1779 sur la place publique remportée par gaudérique Franc au prix de 662 livres et 10 sols par an
soit 220£ 16 sols 8 deniers aux 24/10, 24/02, 24/06.
Très approximativement cela correspondait à cette époque à 300 litres d’huile d’olives par an ou au budget de fonctionnement de la commune ;
Associés et cautions : joseph Baco, françois Bacoet pierre Barrera
Consuls actuels : nicolas Serrania et gauderique Fabra-Bés
Témoins : nicolas Serrania et michel Fabra
C : Conséquences du non paiement dès la deuxième tierce
Suite au décès de franc Gaudérique à une date inconnue, mais probablement après le premier paiement,
soit le 24/10/79, le moulin se retrouve débiteur, après seulement un an de fonctionnement, au 24/06/1780 de 437 £ 10 sols.
Baco, Baco et Barrera associés et cautions se retrouvent donc dans l’obligation de payer l’équivalent de 8 mois de loyers sous peine de saisie.