CONSTRUCTION DU PRESBYTERE 1860:
La construction du presbytère actuel a été réalisée en 1860-61 sur l’emplacement d’un cellier appelé « cave Sainte Eulalie », parcelle n°42 du plan Napoléon.
Nous avons retrouvé quelques documents aux archives départementales précédant cette construction qui permettront de retracer les difficultés et démarches aboutissant à la construction de ce bâtiment. Quelques formules et informations employées dans ces documents ont aussi valeurs historiques.
L’ancien presbytère menaçait ruine – partiellement écroulé vers 1855 – dans la décennie précédant la construction du nouveau et était situé à l’emplacement de la parcelle N° 118.
1830
Lors de la présentation du budget de 1830, nous apprenons qu’il existait un appartement du curé, rénovation proposée de 150fr, distinct de la maison curiale dont la commune était propriétaire. (lettre du Maire Maurice Mas à M le Préfet datée 25/1/1830).
28/9/1855
Un très long courrier du Maire de Marquixanes Maurice Mas daté du 28/9/1855 adressé au Sous préfet, concernant la construction d’un nouveau presbytère, pour un prix de 4000 fr, nous renseigne sur de nombreux points :
– « Les moyens de financer cette construction restent limités, les caisses de la commune sont insuffisantes, recourir à une imposition extraordinaire n’est pas possible compte tenu de la pauvreté des gens de Marquixanes dont la seule ressource est le produit de la vigne « les circonstances malheureuses qui affligent d’une manière toute particulière la population de Marquixanes dont le produit de la vigne fait toute la richesse ne permettent en aucune manière M. le Sous Préfet d’augmenter ses souffrances. C’est donc dans ce but que j’ai cherché à remplir ce que la loi exige, sans imposer des charges trop lourdes…. « .
– L’architecte consulté par la municipalité est M Teissonnière de Prades, il est fait état de ses références pour appuyer cette demande. « il se doutait fort de faire construire un beau presbytère moyennant la somme de 4000 fr….. M Teissonnière, architecte, avant d’entrer dans les ponts et chaussées a déjà prouvé ses aptitudes …de construction de maisons. Les appartements de Mgr au petit séminaire, la maison de M Baco, la maison Jaleta, deux batistes remarquables qu’on distingue sur le territoire de Cattlar……la valeur des appréciations du conducteur que j’ai nommé, ainsi toute notre confiance lui est acquise…. M Teissonnière qui vit en bien bonnes relations avec l’autorité locale a déclaré refuser tout honoraires soit pour son travail écrit, soit pour la direction des travaux… »
Les solutions de financement proposées sont la vente de l’ancien presbytère (2600 fr), les dons de particuliers (600 fr), une demande d’allocation à la préfecture de 800 fr. La municipalité propose d’abandonner le terrain de l’abattoir (parcelle 34) et le loyer correspondant de 22fr par an.
22/11/1855
– La réponse du Préfet au Sous Préfet datée du 22/11/1855 : émet un doute sur les informations avancées par la municipalité. Le chiffrage réalisé par l’architecte du département est largement supérieur à celui formulé par Marquixanes et le Préfet conclut de cette manière :« je vous prie de me fournir des renseignements sur les moyens d’exécution auxquels la commune aurait recours pour obtenir les avantages énoncés dans votre avis précité ; Vous remarquerez qu’il y a lieu d’admettre à cet égard que des faits parfaitement avérés et non des appréciations vagues qui seraient ensuite démenties par l’évènement….. »
13/7/1856
Le dossier de construction est voté par le conseil municipal du 13/7/1856 :
Le projet adopté a été celui de 5079,95 fr pour lequel la commune fournira les moellons et sable nécessaires.
« le montant de l’adjudication des travaux sera payé par 1° la vente du presbytère actuel…..2°une imposition extraordinaire, laquelle sera votée immédiatement après que le projet présenté aura été approuvé par M le préfet »
17/11/1856
– L’aliénation du presbytère, arrêté préfectoral du 17/11/1856
« La commune est autorisée à aliéner aux enchères publiques soit en bloc, soit par lots suivant le mode le plus avantageux le presbytère actuel »
1/1/1857
La vente s’effectuera en trois lots, le premier lot sera vendu le 26/12/1856 au prix de 605fr à Cayrol Gaudérique. Ce premier lot est celui dont la façade s’est écroulée environ un an auparavant. Les lots 2 et 3 seront vendus le 1/1/1857 à Gaudérique Carbonell, propriétaire, respectivement au prix de 940 fr pour une mise à prix de 800 fr. et au prix de 805 fr pour une mise à prix de 800 fr. La parcelle N°118 a donc été démembrée à cette occasion.
La description de la parcelle vendue est située dans les délibérations municipales de la manière suivante avec les quatre points cardinaux :
« 2ème lot….confrontant du levant avec Barère sauveur, du midi la partie écroulée, du couchant Uzart-Badie Michel, du septentrion le 3ème lot »
Les ventes sont organisées par réception des enchères au plus offrant et dernier enchérisseur, la vente du second lot a nécessité par ex. l’allumage de 12 feux plus deux de confirmation de cessation d’enchères.
22/8/1858 –21/4/1860
Le nouveau presbytère devant être construit à l’emplacement d’un cellier appelé « cave sainte Eulalie » il a donc été indispensable d’obtenir une concession de la part du conseil de fabrique en date du 22/8/1858, validée par le diocèse de Perpignan ainsi que l’autorisation d’accepter ce don de la part de la Section de l’Intérieur de l’Instruction Publique et des Cultes le 21/4/1860.
–voir LE CONSEIL DE FABRIQUE–
Le conseil de fabrique est présidé par Jean Serranie (Joseph Fabre président du bureau étant malade), « le conseil…s’empresse de mettre à disposition du dit conseil l’emplacement de la cave Sainte Eulalie plus 4 mètres carrés de terrain environ…le tout propriété de la Fabrique »
La réponse favorable du Ministère de l’Intérieur parvient un peu moins de 2 ans après, le 21/4/1860, avec l’entête de lettre suivante : « Napoléon par la grâce de Dieu et la volonté nationale, Empereur des Français, à tous présents et à venir, Salut ».
Nous pouvons admettre que la construction a commencé en 1860 pour se terminer en 1861.
Les copies de quelques originaux exploités dans ce texte sont visibles et accessibles ci-après :
Les documents du 28 SEPTEMBRE 1855, du 13 JUILLET 1856, du 22 AOUT 1858 , du 21 AVRIL 1860 et celui de l’ex cave de Sainte Eulalie utilisés pour la rédaction de cet article sont disponibles ici :
—ACCES A CES DOCUMENTS EN TELECHARGEMENT —