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RANDO MARQUIXANES DOCUMENTS ASSOCIES

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RANDO MARQUIXANES

RANDO MARQUIXANES POUR RALLYE PEDESTRE

RANDO MARQUIXANES

entrée de l’église

(transmis le 29/4/2009 )PRESENTATION :MARQUIXANES n’est pas uniquement synonyme d’embouteillages dans sa traversée le dimanche soir mais un village que l’on peut visiter.
Il est situé depuis l’antiquité sur la voie romaine – la via conflentana – menant de ELNE jusqu’aux villages enclavés du Conflent et de Cerdagne.
Situé en bordure la RN 116, le village est bâti sur un éperon rocheux qui descend jusqu’à la TET (le nom des rues le rappelle). Son aspect médiéval est des plus pittoresques puisque ses maisons disposées sur un terrain en pente possèdent souvent des accès donnant sur deux rues. La ruelle qui constitue la cellere c’est-à-dire la partie historique conduit à une rue entourant le village. Au cours de sa visite on découvre des portes sculptées, des fours à pain, des pierres taillées et la fontaine datant de 1663 près du lavoir encore utilisé par les habitants.
Un autre but facile de promenade est de traverser la route nationale et d’aller à la rencontre des deux moulins, situés sur les rives de la TET, dont l’un le moulin Sylvestre se visite sur demande, lors de la journée « associations des moulins »HISTORIQUE ET CELLERES’il est difficile de déterminer à quelle date exactement remonte la création de Marquixanes, il est incontestable que dès 1007 une annotation mentionne le nom de Marquixanes : un certain MIRON donne à l’abbaye de Saint Martin du Canigou une vigne et 2 pièces de terre sises à « coma » territoire de Marqueixanas.
Ce nom présente aussi la graphie matrechexanas et madrechexanes : queixanes signifiant Chênes et mater indiquerait un gros rocher isolé. Marqueixanes serait donc « le ou les rochers des chênes ». Par ailleurs, un travail est en cours sur une hypothèse latine Matrequeccenatus.
En 1035, c’est tout l’alleu de Marqueixanas qui est donné à Saint Martin du Canigou.
Au XIIème siècle, Alphonse d’Aragon accorde à l’abbé de Saint Martin du Canigou un privilège lui permettant de construire une enceinte fortifiée à Marquixanes afin de protéger des vols les récoltes entreposées dans les celliers soit « la cellera ». en savoir plus
Puis en 1245, 70 ans après, une nouvelle permission est accordée à l’abbé de Saint Martin du Canigou par son petit fils Jaume 1er roi d’Aragon, pour protéger ses frontières avec la France de Saint Louis.
Ces remparts furent démantelés en 1347 pour punir le village qui s’était déterminé en faveur de roi de Majorque Jaume II, c’est donc du XIVème siècle qu’il faut dater la reconstruction du second rang des fortifications de Marquixanes.
Nous retrouvons ces trois espaces emboités au sein du village : une cellere constituée autour de l’église, puis un village qui s’est groupé autour d’elle, lui-même est fortifié et désigné par le terme castrum. Plusieurs portes desservent ses entrées dont deux d’entre elles existent encore aujourd’hui.
Depuis la RN 116 on peut apercevoir quelques vestiges des premiers remparts avec leurs galets soigneusement alignés en arrête de poisson.L’histoire de MARQUIXANES est liée à celle de la cellere qui reste un témoignage exceptionnel de l’architecture médiévale.ENVIRONNEMENT :L’environnement de Marquixanes doit se découvrir en flânant. La commune permet de belles randonnées jusque sur les sommets des crêtes pour y découvrir les sites les plus pittoresques et les plus captivants. Des promenades dans les collines parsemées d’abris de bergers si caractéristiques de la région, les orris qui parsèment la campagne sont des buts faciles de promenades pédestres. Promenez vous et observez dans les bois de chênes, vous ferez des découvertes qui peuvent être source de plaisir à partager en famille.
Les chemins connus des cyclotouristes et les sentiers appréciés des marcheurs offrent de nombreux points de vue sur la campagne et les collines. Certains suivent les canaux d’irrigation dont l’ensemble constitue une structure.

Marquixanes situé sur la rive de la TET offre aux amateurs de pêche la possibilité de satisfaire leur passion.

RANDO MARQUIXANES EGLISE :

L’église Sainte Eulalie et Sainte Julie, saintes Patronnes vénérées du village est bâtie sur les vestiges de l’église primitive romane dont on trouve la 1ère mention en 1025, lorsque Bérenger évêque d’Elne échange avec Scluà, abbé de Saint Martin du Canigou, l’église de Vernet contre celle de Marquixanes.
Le 18 février 1646, est conclu le marché pour la construction de la nouvelle église. La bâtisse est constituée d’une nef unique voutée en plein cintre, ou quasi plein cintre, et de 8 chapelles latérales disposées symétriquement.
Un ensemble de 8 retables, 2 tableaux, une vierge à l’enfant et un reliquaire, classés monuments historiques, constitue la richesse de son mobilier.
Le 14 décembre 1692, François NEGRE sculpteur reçoit commande du retable du maitre autel et se donne 3 ans pour venir à bout de cet ouvrage ; ce retable occupe tout l’espace du sanctuaire et la dorure sera effectuée par Escribà en 1698. Il est à noter que le thème de la vigne reste le thème principal des ornements sculptés.
PATRON et PATRONNES :
Eulalie de Mérida, martyre chrétienne de la Barcelone romaine, a subit le supplice des torches ardentes et canonisée elle devient Ste Eulalie.
Sainte Julie, sa compagne est de pure convenance et de dévotion secondaire ; sa statue est un peu plus petite.
Saint Maurice, patron de l’église en 1425 donc de l’église primitive semble avoir été un peu oublié depuis la création de la nouvelle église.

LE CLOCHER :
Le début de sa construction est daté de 1611 comme l’atteste la date sculptée sur le linteau. Elle s’achèvera avant 1646.
Le clocher présente 4 tourelles d’angle couronnant son sommet. Chacun des étages est ajouré sur ses 4 faces par une fenêtre surmontée elle-même d’un oculus ( œil de bœuf ) ce qui confère à l’ensemble élégance et légèreté.
Sur un plan méridional on peut voir faisant corps avec la façade de l’église actuelle, un vestige de muraille ainsi que la naissance de sa voute, vestiges rares et qui témoignent de l’existence de l’église primitive romane du XIème siècle. Le clocher a donc été construit sur la muraille nord de la première travée occidentale de l’ancienne église.
Une porte extérieure, s’ouvre sur un escalier menant au dernier étage du clocher et à sa terrasse où se trouvent 4 cloches dont 3 portent les inscriptions qui les identifient ainsi que la fonderie de leur naissance.
– 1812 offerte à la dévotion de Sainte Eulalie et Sainte Julie patronnes de Marquixanes et fondue par Breton .
– 1816 réalisée grâce aux aumônes ; fait par les frères Cribailler.
– Quant à la grande cloche extérieure, placée tout au sommet du clocher, porte une invocation à la Vierge. Fondeur D.Porte de Perpignan .
De cette hauteur on admire une vue panoramique sur les alentours et les collines environnantes.

CHEMIN DE RONDE :

Près de l’église, sur les remparts, se trouve le chemin de ronde ( qui devait être couvert à l’origine) pour se protéger des attaques, faciliter la construction et s’abriter des intempéries. On peut imaginer qu’il menait à la partie supérieure de la construction par des escaliers très étroits.
LE CALVAIRE :
En 1895 au lieu-dit «Lous Oliveills », sur le chemin du cimetière autorisation est donnée à la paroisse de Marquixanes d’y édifier un Christ de Mission à condition que le dit terrain reste propriété de la commune. Une demoiselle Madeleine Petit fait entourer l’édifice d’une grille ; c’est elle qui en assure l’entretien.
Le calvaire est édifié dans le pur style des rocailleurs italiens (imitation du bois en utilisant le ciment). La croix ayant la forme d’un arbre dont les racines sont en grande partie apparentes. Il est possible que cela ait une relation avec les versets de l’hymne du temps de la Passion « Croix fidèle, arbre noble entre tous les autres ».

MONUMENTS AUX MORTS :
Sculpteur : Marcel Homs de Thuir
Architecte : Edouard Mas Chancel de Marquixanes
1951 En hommage aux morts des deux guerres.
L’idée de la représentation est fort émouvante : tandis que le soldat se meurt, l’ange du souvenir, pour suprême consolation lui présente à l’esprit le clocher de son église, symbole de son village et de sa famille pour la défense desquels il donne sa vie.

CHAPELLE SAINT PONS :
En 1671 il existait une chapelle de ce nom dans l’ancien cimetière (à l’emplacement de l’actuelle mairie). Sa fête est célébrée le 11 Mai. En 1867 le cimetière fut transféré à l’endroit actuel et une nouvelle chapelle y fut construite, par souscription et sur un terrain curial. Saint Pons : évêque et martyr très vénéré dans la région.

CANAUX D’IRRIGATION :

Environ 300 associations syndicales gèrent des périmètres dont les plus anciennes infrastructures au moyen âge et même à l’antiquité pour certaines d’entre elles.
Avant les Maures qui ont occupés le Roussillon pendant un demi-siècle environ, les canaux avaient été créés par les romains pour favoriser la fertilisation du sol par irrigation.
Prades a connu un embryon de structure d’arrosage dès 1206. L’intérêt de la région réside dans l’ancienneté de ses réseaux d’irrigation dont les travaux considérables ont été entrepris vers l’an 1100.
Les textes des premiers règlements rappellent que l’eau est un bien public pour l’autorité qui la concède, l’eau est un bien commun pour les habitants des villages. Ils sont aussi consacrés à l’instauration de règles communes assorties de sanctions exprimées en équivalant de journées de travail : l’usage impose une solidarité entre les hommes pour faire le travail de réparation du canal.
Le règlement prône l’application de la sage mesure d’une répartition réglementée de ces eaux : la source est abondante mais les habitants n’en jouissent que pendant des espaces de temps déterminés.
La hauteur d’eau moyenne dans les canaux du Roussillon est de 50 cm. L’unité de mesure du volume de l’eau qui est encore utilisée est la Meule : soit la quantité d’eau nécessaire pour faire mouvoir la roue d’un moulin.
Il semble que dès cette époque les communautés de Haute montagne n’interfèrent pas dans l’eau disponible pour les canaux du Conflent.
Les canaux d’irrigation d’une certaine étendue tels que ceux de Cuxa, Finestret, Prades, Mosset et Marquixanes n’ont été construits qu’après le XIIème siècle.
Sous louis XVI, après plusieurs siècles d’isolement entre communautés d’irrigations amenant notamment une forte rivalité entre les habitants de Prades et les 2 villages d’aval Eus et Marquixanes, il faut trouver un accord général des répartitions pour chaque communauté. C’est un arrêté du conseil en 1780 qui garantit un certain équilibre entre tous les acteurs.
Cette époque voit la mise en place de réseaux très denses de canaux d’irrigation et l’extension des moulins dans pratiquement toute l’aire catalane en montagne et en plaine.
En mars 1815 est publié un arrêté du conseil d’état avec un règlement de 18 articles. Tout le terroir est décrit selon les divisions « regadoures » et chaque parcelle est inscrite avec le temps d’arrosage hebdomadaire, éventuellement le double arrosage pour les jardins et l’horaire précis attribué les années paires et les années impaires ; les tenanciers ayant souhaité alterner l’arrosage de nuit et de jour.
Fin XIXème siècle, à Prades, les conflits se poursuivent et se déplacent. L’administration hydraulique commence alors à planifier les lois usages de l’eau. Les syndicats rejettent un plan qui définit des débits variables dans la semaine afin de servir les industriels et qui limite ainsi les dotations de l’agriculture.
TASTU, ingénieur des services hydrauliques a fait l’inventaire des canaux dans les PO, mesuré les débits des principaux ouvrages et dressé un plan pour la construction de nouveaux grands canaux. L’un des projets est d’ailleurs le canal de BOHER, décidé avant 1870, sous Napoléon III à la suite des plans de J. Tastu. Il a été édifié à coups de crédits publics répétés sous la IIIe République. Sa mise en service fut difficile et sa gestion ne fut pas confiée à une association syndicale autorisée regroupant les irrigants mais à un syndicat intercommunal.
En conclusion, la question de l’eau révèle certaines fractures sociales notamment entre les habitants tenanciers et ceux qui ne disposent pas des eaux dans la plaine irrigable elle-même et sur les coteaux. Il n’en demeure pas moins vrai que la permanence des réseaux d’irrigation sur une période aussi longue constitue une énigme, l’aire catalane ayant été soumise à toutes sortes de vicissitudes politiques, d’évènements climatiques désastreux et de tensions locales très vives entre communes au sein des communautés.

LA CELLERE DE MARQUIXANES

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